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Running Dad

17 mai 2015 - 10ème route du Louvre

18 Mai 2015 , Rédigé par Jean-Baptiste David Publié dans #Courses, #Marathon

Ca y est ! Après 10 semaines concentré sur mon objectif, le jour est J est enfin arrivé et j'ai pris le départ hier de mon premier marathon. Les 10 semaines d'entrainements furent intenses, mais c'est dans les 15 derniers jours de repos que j'ai le plus souffert. Déjà parce qu'on n'aime pas vraiment lever le pied alors que l'échéance arrive, mais également parce que je n'ai fait que des mauvais choix.

A J-14, je décide de ne pas courir mais de faire un peu de corde à sauter pour varier un peu... ce qui m'a valu une contracture au mollet que j'ai gardée pendant 5 jours. Au moins je n'ai pas eu le choix que de me reposer, mais j'ai dû supprimer la dernière séance de qualité prévue, et je n'ai finalement couru que 17km sur cette avant-dernière semaine.

A j-3, j'aide ma chérie dans le jardin et me blesse à la cuisse... une deuxième contracture, mais que je ne vais pas réussir à guérir avant le départ. Je vais donc partir avec, et on verra bien. Que c'est énervant de se faire mal bêtement si près du but après tous ces entrainements parfois très intensifs sans aucun bobo. Est-ce que ça va passer ?

Je casse le suspens tout de suite, j'ai passé la ligne d'arrivée, et si j'ai ressenti une gêne dans ma cuisse pendant 15km, elle n'a eu aucune incidence sur ma course ! A l'arrivée, la contracture à la cuisse aura disparu, et je serai moi-même devenu une énorme contracture géante ;)

Moi stressé avant le départ ? Meuh non, voyez ce visage plein d'enthousiasme !

Moi stressé avant le départ ? Meuh non, voyez ce visage plein d'enthousiasme !

A quelques minutes du départ, je retrouve Loïc, François et Sébastien, des collègues avec qui j'ai partagé pas mal de séances d'entrainement. Sébastien va faire son 392ème marathon ou presque (chiffre non exact) et sera loin devant nous. Loïc, François et moi avons le même objectif de passer sous les 4h. La météo est idéale : soleil, pas trop chaud, pas de vent ! Tout est réuni pour une belle fête et ça sera confirmé.

9h45 : le départ est donné, nous nous élançons à 4 puis rapidement 3 le long d'Euralille. Les hélicoptères volent au dessus de nos têtes, France 3 NPDC retransmet l'évènement ! Les premiers kilomètres se font dans Lille, rue du Molinel, puis Jean-Baptiste Lebas, Porte de Poste. Je laisse déjà filer mes deux compagnons car ils vont trop vite pour moi. On courre en 5'20'' et j'ai prévu de faire les 5 premiers kilomètres beaucoup plus doucement, le temps de chauffer la machine. En effet on peut gaspiller beaucoup de ses réserves glucidiques pendant la première 1/2h si on n'y prête pas attention. Le corps n'est pas encore en mode économie et les accélérations coûtent cher ! De toute façon, je n'ai aucun problème à faire ma course seul.

Je passe le 5ème kilomètre en 28 minutes et il est temps de me mettre dans mon allure de course, autour de 5'30'' par km. C'est à ce moment là que je me fais rattraper par les meneurs d'allure des 4h et je décide de leur emboiter le pas. Ils me donnent un rythme de croisière un poil plus élevé, autour de 5'25'' par km et je suis surpris car ça me semble bien rapide. Je suis bien et le rythme cardiaque est contenu (même si plus rapide que d'habitude, sûrement à cause du stress).

En fait, les meneurs d'allure vont disparaitre peu de temps après. Je ne sais pas, ils ont dû ralentir mais je me suis retrouvé sans eux vers le 10ème km. Bon, de toute façon j'ai mon rythme et j'ai confiance en moi donc je continue seul. Ma seule inquiétude reste ma cuisse, qui se fait sentir chaque km un peu plus. Comme une crampe qui monte tout doucement... mais après le semi-marathon elle va disparaitre !

Je passe le semi en 1h57'15'' soit parfaitement dans les temps ! Cette première partie du parcours était relativement facile. A part 2 ou 3 ponts, pas de grosses difficultés. Les routes sont suffisamment larges pour qu'il n'y ait pas de ralentissement, et quand on arrive sur les bords de la Deûle, qu'on va suivre quelques km, le soleil va rendre la balade très agréable. Ils ont souffert les participants de l'année dernière avec le vent de face à 70 km/h et la pluie pendant toute la course ! Nous avons cette année des conditions vraiment exceptionnelles !

Nous arrivons dans le Pas-de-Calais, et je dois bien avouer (même si je suis Nordiste), que l'accueil est de plus en plus chaleureux dans les villes traversées. Nous avons notre prénom sur le dossard, et c'est donc un flot continue d'encouragement "Allez Jean-Baptiste !!!" qui m'accompagne le long du parcours. On croise des orchestres très régulièrement. Ce n'est peut-être pas la plus belle course du NPDC, mais l'ambiance est là ! Je suis très fier et heureux de faire mon premier marathon chez moi, entre Lille et Lens !

Je rattrape mes deux collègues, qui ont baissé le rythme. Je suis content d'avoir levé le pied au début, ça m'a réussit. Tout se passe bien jusqu'au 30ème kilomètre : le rythme reste bon, le rythme cardiaque augmente un peu mais ça va ! Je sais que j'arrive dans la partie difficile et ça ne manque pas ! Le moral commence à faiblir, mes jambes et surtout mes mollets se réveillent, dans quel état je serai dans 12km ? Je n'ose y penser. Pour l'instant je suis concentré sur l'objectif du 36ème km où mon ami Sébastien m'attend ! Donc 6 km à faire avant de voir une tête connue. Que c'est dur ! La course commence vraiment, et ça va se jouer au mental. Je n'ai pas encore tapé le fameux mur du marathon puisque je suis encore capable de courir à une allure raisonnable (autour de 5'40''), ce qui me permet de rester dans le temps de -4h.

32 km, puis 33... je suis démoralisé et combattif en même temps. Je ne sais pas comment je vais tenir encore 9km. Si je devais aujourd'hui expliquer ce qu'est un marathon, je dirai : "c'est courir 10km dans un état physique et moral lamentable". Il ne me faut pas grand chose pour avoir les larmes aux yeux... penser à ma famille... à ma mère qui m'attend au bout.

A 35km je décroche. Je continue de courir, mais le rythme s'effondre. Ma vitesse et mon rythme cardiaque vont commencer à baisser sans que je ne puisse rien y faire ! Je me fais rattraper par le groupe des 4h... ils me semblent en avance, j'essaie de ne pas les laisser s'éloigner trop vite... Je sais qu'ils finiront par me distancer, mais j'essaie de tenir. Heureusement je fini par croiser Seb, qui m'encourage beaucoup. Ca fait du bien d'échanger quelques mots et de recevoir des encouragements. Il me laisse, mais 1 km plus loin je le retrouve à nouveau sur le bas-côté en train de me prendre en photo :

peu après le 37ème km, merci Seb !!!

peu après le 37ème km, merci Seb !!!

Seb va m'accompagner quelques centaines de mètres, le temps de m'encourager, de me dire que ma foulée est encore très bonne et que j'y suis presque (- de 5km!). Merci à toi car j'ai tenu plus longtemps grâce à tes encouragements, c'est certain !

Bon, je serai marathonien c'est sûr ! Je finirai à 4 pattes s'il le faut mais on n'abandonne pas dans les 4 derniers km, sauf malaise bien entendu. Reste à savoir quel temps je vais réussir à accrocher. Pour l'instant je continue à courir ou trottiner, je ne marche pas. J'ai vu beaucoup de monde commencer à marcher après les 2/3 de la course, vers le 28ème km et ça a dû être très dur pour eux. Il faut que je courre ! Le rythme n'est plus là mais tant pis, j'ai tout donné, donc je ne pouvais pas faire mieux aujourd'hui. Je laisse les 4 heures s'envoler, mais je peux finir sous les 4h15, ce qui ne serait finalement pas une grosse défaillance. J'ai envie de marcher, mais au plus tard je marche, au plus je gagne de temps contre le chrono ! Le site de l'arrivée est bien visible maintenant mais se rapproche tout doucement.

Les derniers 1500m du Marathon de la route du Louvre sont bien connus : une montée régulière, qui casse les mollets et le moral. Je reste scotché et ne peut plus courir. Je décide de finir en marche rapide, c'est moins douloureux... j'ai mal partout ! Les encouragements du public sont là, mais c'est dur de les entendre. Je monte, je monte et après un dernier virage, du plat. Je suis à 400m de l'arrivée et je reprend la course. Maman m'attend là et je l'entend m'encourager, je suis submergé par l'émotion. Je passe la ligne en 4h07'48'' temps officiel. Je fini mon deuxième semi en 2h10, ça me parait miraculeux vu les circonstances !

Mon arrivée en vidéo (on ne se moque pas svp) :

A partir de 28min47, c'est moi qui arrive du fond sur le côté gauche de la vidéo... avec ma casquette noire, me balançant de gauche à droite, essayant de faire croire que je sais encore courir ;)

Après 1/2h, je fini par reprendre mes esprit, je retrouve ma Maman qui m'attend, on se pose dans l'herbe et il me semble que je ne me relèverai plus jamais ;) On finit quand même par une petite photo souvenir :

On n'y voit pas grand chose à cause de l'ombre de la casquette mais c'est mieux ainsi ;)

On n'y voit pas grand chose à cause de l'ombre de la casquette mais c'est mieux ainsi ;)

A J+1, je n'ai pas encore digéré ce qu'il s'est passé. Un marathon c'est quand même très dur physiquement et mentalement. Je suis très fier de moi, très heureux de cette nouvelle étape sportive ! Je suis marathonien ! J'irai plus loin, mais pas aujourd'hui ;)

Bravo à l'organisation de la route du Louvre ! Aucun problème du début à la fin ! Entre les rando et les courses, (6500 coureurs, 8500 marcheurs, plus de 30000 personnes sur le site d'arrivée), il y avait du boulot ! Sur le marathon, il y avait du 5ème km à l'arrivée un ravitaillement tous les 2.5km, service de bagagerie pour retrouver ses affaires propres à l'arrivée, transports gratuits, parkings gratuits... Vraiment bravo à vous !

Au programme pour moi, du repos ! Et reprise tout doucement en juin avec notamment le semi-marathon de Phalempin. Ce fût mon premier semi-marathon (il y a bien 12 ou 13 ans) et j'ai hâte d'y retourner. En pleine forêt, le parcours est très agréable !

Ma course sur Polar Flow

Bon run à vous !

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