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Running Dad

05 avril 2015 - Trail de la vallée de la Course

7 Avril 2015 , Rédigé par Jean-Baptiste David Publié dans #Courses, #Trail

La vallée de la Course se situe dans la Pas-de-Calais, entre Montreuil et Desvres. A une dizaine de kilomètres de la mer, cet endroit est moins connu que la côte d'Opale toute proche. Et pourtant c'est une campagne verdoyante et fleurie, un petit paradis du randonneur bien loin des clichés habituels sur le Nord-Pas-de-Calais.

Cette vallée tire son nom de la Course, une petite rivière qui la traverse. C'est réellement une très belle campagne qui mérite un weekend prolongé. Les gîtes ne manquent pas !

Si vous n'aimez pas ce type de paysage, ne venez pas dans la vallée de la Course :)

Si vous n'aimez pas ce type de paysage, ne venez pas dans la vallée de la Course :)

En ce dimanche 5 avril, le printemps est encore tout jeune et les fleurs ne sont pas encore tout à fait là. Il fait encore froid au matin (< 5°C), mais le soleil est prévu. Les conditions sont donc idéales pour le trail organisé ce jour par les villages de Bezinghem et Parenty. Un coup de chance puisqu'il a plu les 15 derniers jours. Comme au trail des givrés, un bon bain de boue et de soleil en perspective ? Plusieurs distances sont au programme : 5km, 15km, et 30km, plus des randonnées.

Je suis inscrit sur le 30km et c'est donc un beau défi qui m'attend ce matin. Je n'ai jamais couru 30km, même sur du plat. Ma distance max pour l'instant est de 24.5km au trail des givrés de février dernier. Mes objectifs sont simples : me faire plaisir et essayer de ne pas trop forcer car je suis en plein entrainement marathon. Je dois essayer de ne pas casser tout mon entrainement en forçant trop. Je vais tuer le suspens tout de suite : oui j'ai pris énormément de plaisir mais c'est complètement vidé que je suis arrivé ! Un objectif sur deux donc :)

Ce trail va me servir de double repère :

  • pour le marathon du Louvre dans moins d'un mois et demi : je considérerais comme un échec de ne pas terminer la course aujourd'hui. Pas d'objectif de temps par contre.
  • pour le trail de la Côte d'Opale au mois de septembre : je me suis inscrit au 60km. Ce sera mon gros défi de l'année et je vais donc aujourd'hui faire la moitié du chemin et mesurer donc ce qu'il reste de travail pour arriver à doubler la distance.
Départ dans 5 minutes, j'ai l'air en forme non ? ah ben non...

Départ dans 5 minutes, j'ai l'air en forme non ? ah ben non...

80 personnes se présentent à 8h30 pour le départ du 30km. C'est la 5ème édition de cette course qui reste encore relativement confidentielle, mais c'est déjà 20 inscrits de plus que l'an dernier, et je n'ai pas de doute que ce chiffre continuera de progresser. Le départ se fera avec un petit retard de 5 minutes, pour laisser les inscrits de dernière minute arriver et laisser passer le camion de lait qui passe par là :)

Je pars bon dernier, car je n'ai aucun intérêt à me placer. C'est donc parti pour 30 km. Nous commençons par traverser le camping de Bezinghem, tout endormi ou vide je ne sais pas. En tout cas nous filons entre les rangées de mobile home, c'est plutôt amusant, et ça fait une ambiance particulière. Nous sortons vite du camping et du village pour attaquer les choses sérieuses. Le parcourt est très vallonné, composé de prés, de champs, de bois... Les agriculteurs du coin ont ouvert leur terres et balisé eux-même le parcourt. C'est donc un chemin inaccessible le reste de l'année que nous empruntons aujourd'hui. Merci à eux !

Les premiers 10km me mettent déjà à rude épreuve. Le dénivelé n'est pas mon point fort, et là on ne fait que monter et descendre. Comme au trail des givrés, le souffle arrive petit à petit et en arrivant au ravitaillement du 10ème km, je me sens bien dans ma course. Ce premier ravitaillement se trouve dans un étable et c'est l'éleveur qui nous accueille et nous sert de l'eau et du sucre au milieu de ses vaches. Exceptionnel ! Impossible de ne pas passer 2 minutes à échanger avec lui sur son exploitation, son travail. Les coureurs que je suis depuis le départ reprennent la route, il faut y aller !

Les 6 kilomètres suivant et qui mènent au deuxième ravitaillement se passent très bien. Comme la dernière fois, c'est le moment où je suis en meilleure condition et j'essaie d'accrocher un coureur un peu plus rapide que moi. Il me distance et je n'ai pas envie de tout donner pour le rattraper, mais je le vois au loin et je garde un peu le contact. Ces kilomètres passent rapidement avec néanmoins encore de beaux dénivelés. Cet endroit est vraiment magnifique et je prends vraiment du plaisir ! Je me sens privilégié.

Ensuite arrive une portion de 7 kilomètres avant le 3ème et dernier ravitaillement, entre le 16ème et le 23ème kilomètre donc. C'est là que j'avais commencé à avoir du mal au trail des givrés et c'est vrai que je commence à ressentir la fatigue arriver. Pourtant le rythme est là, je ne flanche pas et je garde devant moi à quelques centaines de mètres ce même coureur en point d'accroche. Avec le recul, j'ai vraiment beaucoup aimé cette partie, car même si ce n'était pas la plus belle, c'était une partie plus solitaire. 80 participants seulement, nous étions donc très étirés évidemment, et c'était donc vraiment une course contre soi-même. Bref, un sentiment particulier que j'ai un peu de mal à décrire mais que vous comprendrez peut-être.

J'arrive enfin au ravitaillement du 23ème kilomètre. Les pauvres bénévoles ont froid ça se voit. Je les remercie chaleureusement car grâce à eux nous passons un moment mémorable. J'en profite d'ailleurs pour remercier et féliciter l'organisation qui a fait un travail formidable. Le parcourt très bien balisé, beaucoup de bénévoles pour aider, chronométrage à la puce et envoi du classement par mail dès l'après midi. Des kiné disponibles à l'arrivée, les ravitaillements... vraiment c'était très bien organisé ! Bravo !!!

Bravo et merci !

Bravo et merci !

Les 7 derniers kilomètres... c'est maintenant que le défi commence ! Je n'ai plus beaucoup de forces, il va falloir y aller au mental. Les montées s'espacent un peu et laissent un peu de place à des parties plus roulantes, mais la fatigue aidant, les chevilles encaissent moins les aspérités du sol. Les pas sont lourds et la vitesse diminue. J'ai de plus en plus de difficulté à courir et je commence également à avoir des crampes aux mollets et dans le fesses pendant les montées. C'est très très dur et le moral est en chute libre. J'essaie de me convaincre de profiter de ce moment que j'ai attendu, mais c'est compliqué. Les 4 derniers kilomètres me paraissent une éternité, je suis dans le flot de randonneurs, je vais à peine plus vite qu'eux. Après une dernière montée interminable, j'entend au loin le speaker à l'arrivée, j'y suis presque et ma chérie m'y attend, ça me donne le courage dont j'ai besoin pour terminer.

C'est blanc comme un fantôme que je passe la ligne d'arrivée, jugez-en par vous-même :

J'arrive donc après 3h40 d'efforts, ce fût très dur, mais quel plaisir ! A l'arrivée je suis sonné, et j'ai besoin de temps pour récupérer mes esprits. J'arrive 73ème sur 80. Bravo à tous les autres participants !

Quelles conclusions en tirer ?

  • ce trail me met en confiance pour mon marathon ! Après un tel effort, je n'ai aucun doute que 42km sur du plat (type de course sur lequel j'ai plus d'expérience) devraient bien se passer
  • concernant les 60km de la côte d'Opale par contre ce n'est pas la même histoire. Pour faire le double de ce que j'ai fait ici, il va me falloir beaucoup d'entraînements, et surtout des entraînements en côtes ! Je pense néanmoins que ce que j'ai vécu aujourd'hui sera une expérience précieuse pour le mois de septembre, surtout pour la question de la gestion de l'allure et de l'effort. Il va falloir être beaucoup plus prudent !

Ce fût une course magnifique, que je vous recommande !

Il ne me reste qu'à vous donner le lien du site officiel du trail de la vallée de la Course. Je serai là l'année prochaine je l'espère !

Bon run' à vous !

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