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Running Dad

Trail des givrés 2015

16 Février 2015 , Rédigé par Jean-Baptiste David Publié dans #Courses, #Trail

J'avais coché depuis quelques temps la date du dimanche 15 février sur mon calendrier pour mon premier défi de l'année : mon premier trail, le trail des givrés !

Le trail des givrés se déroule à Lapugnoy (62) en février. Lapugnoy se situe à proximité de Béthune, entre terrils et bois. C'est la troisième édition et cette année les parcours ont changé. On a maintenant le choix entre 10, 17 ou 27km. Moi qui court surtout sur du plat, je sais que le dénivelé (tout relatif) va être mon principal problème, bien plus que la distance intrinsèque. Pour corser le tout, les quelques récits des années précédentes trouvés ça et là promettaient un bon bain de boue. Pas frileux, je me suis quand même inscrit pour le 27 !

Dimanche matin, je suis levé de bonne heure, j'ai eu un peu de mal à dormir avec le stress de la course, mais je me sens bien. Bonne nouvelle, le beau temps est de la partie alors qu'hier il pleuvait. Et ce beau soleil ne va pas nous lâcher de la matinée. Pour un trail de février, je mesure ma chance. Côté température, il fait 4 degrés, donc pas trop froid et avec le soleil (et les montées) on va tous vite se réchauffer.

Arrivé sur place l'organisation est au top. Je récupère mon dossard très vite et je file m'hydrater un peu. Je suis bien en avance donc je prend bien le temps de me préparer, le sac est prêt, je mets des sparadrap sur mes petits doigts de pieds car mes récentes chaussures de trail (Adidas Riot 5) me font encore un peu mal. Dans le sac, une boisson maison (eau + jus de raison + sel), des gels et des pâtes de fruit Aptonia, une compote en cas de fringale. En vue du marathon du Louvre, j'ai besoin de tester la nutrition en course pour voir ce qui me réussit, donc ce trail fera aussi office d'expérience culinaire :)

9h35, sur le ligne de départ environ 600 coureurs pour le 27km, j'ai fait un petit échauffement et je suis prêt à en découdre avec moi-même. Je rejoins un groupe de collègues, mais je pense faire ma course seul, pour être à l'écoute de mes sensations. Les organisateurs promettent un peu plus de 27km (presque 28) et 2 ravitaillement (au 10eme et 20eme km environ). Le départ est donné juste après un émouvant hommage à David, jeune traileur récemment disparu dans un accident. Beaucoup de monde porte d'ailleurs un tee-shirt à l'effigie de leur ami disparu. La minute de silence leur aura, je l'espère, permis de voir que les runners sont derrière eux pour les soutenir dans cette épreuve.

Le début de course se fait tranquillement dans Lapugnoy, les quelques petits bouchons de départ seront rapidement derrière nous dès que nous serons rentrés dans le bois. Le début de course est vraiment une découverte pour moi. On enchaîne montées et descentes qui, même faibles, ne font pas parti de mes habitudes de coureur. Je dois donc être très prudent et je fais le choix de marcher dans le grosses montées et ne pas me mettre dans le rouge.

La première boucle fait une dizaine de kilomètres avant de revenir sur Lapugnoy et le premier ravitaillement. Elle se passe bien et au fur et à mesure des kilomètres, je trouve mon souffle et mon rythme. Le parcours est superbe, que du bois, de la boue et du soleil :) Durant cette première heure, je teste un gel qui passe plutôt bien.

Arrivé au premier ravitaillement je marque bien l'arrêt. J'enlève une chaussure pour enlever des cailloux, je bois un coca, de l'eau et je mange une banane. Je discute un peu avec les organisateurs qui sont vraiment tous très sympa. Je repars après 2 minutes environ.

Entre les kilomètres 10 et 17 je me sens en pleine forme et je sens que je tape un peu fort. Peut-être que je le paierai plus tard mais pour l'instant je me sens comme un enfant qui coure, je m'éclate. Les montées passent de mieux en mieux et je me rends compte que je suis à l'aise en descente. J'ai toujours eu l'habitude en descente de relâcher les muscles et me laisser prendre de la vitesse. Ici même avec la boue, je vois que si je me penche un peu en avant en faisant plein de petits pas rapides, tout se passe bien. Je double du monde à chaque descente et je glisse peu. Mes chaussures accrochent bien la boue donc je prends de plus en plus confiance, jusqu'au moment où je perd l'une d'elles dans une flaque de boue plus collante que la moyenne. C'est un pied complètement boueux que je remet dans une chaussure méconnaissable. Avec un peu de chance, ça me fera une pommade anti échauffement :)

Durant le 15eme km, le second ravitaillement pointe déjà le bout de son nez. Je ne l'attendais pas si vite, mais bon je m'arrête un peu car il n'y en aura plus d'autres. J'entends un ou deux "ah tiens il a retrouvé sa chaussures" qui me sont adressés :)

Je repars rapidement ce qui me permet de retrouver le groupe avec qui je courrais avant mon bain de pied. Je sens que ce groupe va m'être utile pour garder le rythme car ils vont à bonne allure pour moi et je sens que je commence à fatiguer. Le souffle va très bien, mais avec l’enchaînement des montées et descente mes mollets et rapidement toutes mes jambes me font souffrir. C'est un peu le moment de vérité, pour lequel je suis venu. Si j'avais choisi le 17km je n'aurais pas fait cette dernière partie dans la souffrance donc je suis content d'être là. Je vais tout donner !!

Voilà mon groupe de fortune, merci les gars pour l'allure ! (crédit photo : jogging club lapugnoy)

Voilà mon groupe de fortune, merci les gars pour l'allure ! (crédit photo : jogging club lapugnoy)

Mon groupe me permet vraiment de garder une belle allure, je leur dit merci au passage, que je m'incruste avec eux. Les kilomètres s’enchaînent de plus en plus difficilement... 17, 18, 19, 20... je sais que je vais avoir du mal pour les 7 qui restent, mais pour l'instant j'oublie. J'arrête d'écouter Runkeeper, je coure en oubliant de regarder le paysage, mais j'ai besoin de me mettre dans ma bulle. Je suis concentré sur mes pas. Ce qui me donne du courage c'est que je vois que je ne suis pas le seul à souffrir. Autour de moi les pas se font moins sûrs, du monde souffle... on continue tous ensemble. Je ne suis pas complètement à la rue et j'ai encore le mental !

Comment ça j'ai l'air fatigué ?  (crédit photo : jogging club lapugnoy)

Comment ça j'ai l'air fatigué ? (crédit photo : jogging club lapugnoy)

Vers le 22ème km arrive le terril et sa montée longue mais toute en douceur. Nous le montons en marchant à bon rythme. A partir de maintenant le sol est sec et le restera jusqu'à l'arrivée. En arrivant en haut du terril, la vue est superbe. Le temps est dégagé et on voit tout le paysage alentour. C'est très beau, c'est une belle récompense. On nous annonce qu'il reste 2km et demi, que la course fait finalement beaucoup moins qu'annoncé. Je trouve ça très bizarre de se tromper à se point dans la distance prévue ! Je m'était mis dans la tête "défi 27km" mais pour être honnête, je suis plus qu'heureux à ce moment de la course d'être presque arrivé :)

La descente du terril se fait de manière beaucoup plus directe, ça tire dans les jambes et après ça on arrive sur du plat pour terminer les quelques mètres restant. Je franchis la ligne après 2h49:00 (2h48:19 temps réel), avec mon groupe de fortune, on se tape dans le mains, c'est vraiment très sympa ce bon esprit ! Après concertation et partage des données GPS, on arrive à une distance finale estimée de 24,5km.

Bilan de la course : j'ai adoré le trail, j'ai ressenti une sensation de liberté encore plus grande que la course "traditionnelle", même si c'est plus exigeant. Le dénivelé changeant, forçant à relancer très souvent fatigue beaucoup et avec la fatigue les pas sont de moins en moins sûrs. J'ai vraiment hâte d'en refaire un ! Un peu plus long la prochaine fois, et avec une meilleure préparation pour les côtes. Une longue vie de traileur m'attend :)

Côté nutritif : les gels et ma boisson maison sont passés sans problème ! Je n'ai pas pris de pâte de fruit car un précédent essai m'avait donné quelques douleurs abdominales... je m'en suis passé sans soucis.

Elles sont presque neuves :)

Elles sont presque neuves :)

Côté matériel : mes chaussure me conviennent bien ! Par contre il me faut plus de tee-shirts différents pour faire couches de vêtement qu'on peu enlever ou remettre plus facilement. Là je n'avais qu'un t-shirt manche courte (trop froid) avec un sweat de course (trop chaud)... pas de juste milieu.

Et évidemment je vous recommande chaudement de participer l'année prochaine à la 4ème édition du trail des givrés. Vous ne regretterez pas le déplacement !

Bon run à vous !

Jean-Baptiste.

[EDIT 19/02/2015] : Concernant la différence de kilométrage, elle s'explique notamment par une interdiction survenue sur une partie du parcours 15 jours avant la course qui a obligé l'orga à couper un peu le tracé.

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